Un retour aux sources difficile
Boris Nikto, poète brésilien exilé vivant en RDA, assiste à une soirée à la maison des écrivains de Berlin-Est où il apprend du consul la nouvelle amnistie : le gouvernement a changé, les militaires retournent dans leurs casernes et bientôt, il y aura des élections libres. Le consul invite Boris à rentrer au pays. Après vingtans d’exil, le retour à Rio est cependant difficile : la situation au Brésil est loin de s’être améliorée, les militaires le recherchent pour le liquider et des amis retrouvés l’aident à fuir encore une fois sa patrie.
Un roman captivant avec des réflexions métaphysiques très pertinentes sur la création artistique : art poétique et art pictural.
Extrait
« Avril 1964. Le jeune lieutenant Boris Nikto, étudiant en mathématiques à l’université et militant communiste, est en fuite. Il est dans un petit autobus en compagnie de trois de ses camarades gradés et de sept soldats. Le capitaine est blessé à la jambe, mais ne saigne plus ; le pansement qu’on lui a fait il y a quelques heures a suffi. Ils se sont dépouillés de leurs uniformes depuis longtemps et portent des vêtements civils dépareillés, trouvés au hasard de la fuite. Les armes et les munitions sont cachées sous les banquettes. Ils roulent depuis des heures, depuis le début de la soirée, et le soleil est déjà bien haut dans le ciel. La chaleur est accablante mais ils ne peuvent pas s’arrêter. […] Si l’on se fie aux nouvelles qui filtrent par la radio entre deux marches militaires, le coup d’État est couronné de succès. »