Ce recueil propose une série de fabulations où le lecteur contemporain se sentira comme chez lui. Il aura même un sentiment de déjà-vu. Comme s’il entendait un air familier joué par les trompettes de l’Apocalypse, laquelle annoncerait sa propre fin depuis un ciel dépoétisé.
Quant aux personnages, ils ont de la difficulté à distinguer la réalité du monde virtuel. Certains vont même jusqu’à épouser de façon érotique leur téléviseur. L’image en boîte les vampirise au point qu’ils ne la perçoivent plus comme un phénomène étranger. On a enfermé leur esprit dans l’oeil de la caméra, conscience divine que l’écrivain du XXIe siècle naissant jalouse secrètement.
En fait, ce livre, comme le dirait William Marx, est un adieu à la littérature.
Extrait
« Là, je pris panique, criai fort son nom dans ses oreilles, “Nicolas, Nicolas”, tout en le secouant, et, d’un geste brusque, je voulus arracher le fil du téléviseur de son cou mais il restait fiché bien là par ses embouts comme pris dans le roc […]. La réceptionniste de Vidéotron, que j’obtins au téléphone, me confirma qu’un technicien serait à la maison le lendemain après-midi. En attendant, elle me conseilla de ne pas débrancher mon mari ni le câble, car il y aurait risque de provoquer un hémorragie. »