« Dernière leçon d’orientation dans le désordre de vivre. La tentative d’ordre qu’est l’écriture, ce prolongement de l’être, ce lieu où exister davantage qu’au quotidien. J’écris parce que je manque constamment de mots sur le moment. Qu’à peu près tout de l’intangible, du sensible, m’échappe. Que se disperse trop facilement l’essence des êtres que j’aime. Que j’entends si mal ce qui murmure dans leurs paroles. J’écris parce que je suis si peu douée pour la ferveur de l’instant. Pour rattraper mes pertes, mes manquements, mes distractions, mes absences. Pour tenter de les contenir, les consigner quelque part. J’écris pour nous, atteints que nous sommes tous au coeur, pour combler nos déficits à l’égard du sublime. »