Étienne Beaulieu, Trop de lumière pour Samuel Gaska, récit, collection « Réverbération », mars 2014, 114 p., 20 $. ISBN : 978-2-924186-48-0 (édition papier) • 978-2-924186-49-7 (édition numérique).
« Mes phrases se brouillent et je deviens vague, pardonnez-moi, je vais prendre une grande respiration et mettre de l’ordre dans mon récit. Je voudrais commencer par le plus prosaïque et dire très simplement : “Moi, Samuel, oui, moi, Samuel Gaska, trente-sept ans, d’origine polonaise, marié, sans enfant, compositeur, je me suis retrouvé en prison le 2 mai 2001 au pénitencier de Fort Calahan dans l’Ouest canadien. J’y ai passé deux ans moins un jour et je ne me souviens de presque rien. Quand j’en suis sorti, j’étais un autre homme. Je n’étais plus ce grand artiste que j’avais rêvé d’être, la musique m’indifférait. Depuis les événements que je vais vous raconter, l’art et la musique se sont changés pour moi en histoires de fantômes pour grandes personnes et l’existence la plus simple est devenue la seule chose désirable en ce monde. Asseyez-vous quelques instants, je vais vous raconter comment j’en suis venu à vivre sans y penser.” »