Sergio Kokis, Un sourire blindé, roman, collection « Prise deux », septembre 2010, 256 p., 15 $, ISBN: 978-2-923844-02-2 (édition papier).
Un réquisitoire
Difficile d’aider un enfant à s’adapter à une nouvelle vie en exil quand il est placé dans des familles d’accueil.
Pendant de nombreuses années, Sergio Kokis a travaillé à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal comme psychologue. De la vaste expérience acquise par la fréquentation d’enfants immigrés est né ce roman qui raconte l’histoire de Conrado et de sa mère qui ont quitté l’Amérique du Sud pour le Québec. Cette histoire, c’est aussi celle de plusieurs enfants, placés dans des familles d’accueil, qui subissent des mauvais traitements qui rendent difficile l’adaptation à leur nouvelle vie en terre étrangère.
Ce livre est un réquisitoire contre la politique québécoise de la famille, que Kokis qualifie de « politique inopérante ».
Extrait
« Il était une fois un petit garçon appelé Conrado. Un beau jour, devant la confusion du monde, il cessa de parler. Au début, soulagé, il ne savait pas encore très bien ce qu’il faisait. Puis, trouvant la situation confortable, il prit la décision de ne plus rien dire, de ne plus jamais parler de sa vie. Il devenait alors, de son plein gré, ce qu’il avait toujours été, un spectateur. La vie était l’affaire des autres, entrecoupée d’images publicitaires et de changements brusques de sens. Lorsqu’elle devenait insupportable, il lui suffisait de fermer les yeux comme on ferme la télévision. »