Sergio Kokis, Clandestino, roman, collection « Réverbération », mars 2011, 258 p., 25 $, ISBN : 978-2-923844-33-6 (édition papier).
Clandestino
Vengeance à Buenos Aires : un thriller signé Sergio Kokis
Tomás Sorge (alias José Capa), ex-sergent de l’armée, est condamné à six ans de travaux forcés à la prison de l’ancienne base navale d’Ushuaia dans la province de la Terre de Feu à l’extrême sud de la République d’Argentine. Il avait forcé le coffre-fort d’un sénateur, pour récupérer des papiers compromettants, sous les ordres de son supérieur immédiat le capitaine Marquez qui témoigna contre lui lors de son procès afin de sauver sa peau. Les forces armées se sont donné des organismes paramilitaires pour préserver la paix et la démocratie, lutter contre les terroristes et pour mieux contrôler le gouvernement civil. À sa libération en 1983, Tomás Sorge est recruté par les militaires pour assurer la protection de personnages importants afin de sauvegarder la sécurité nationale. Il est affecté à la sécurité du capitaine Marquez devenu un avocat puissant et collaborateur des militaires.
Clandestino est le roman d’une vengeance avec comme toile de fond la racaille politique et militaire en Argentine après la guerre des îles Malouines. La vengeance, comme chacun le sait, est un plat qui se mange froid.
Extrait
« Il faisait très chaud à Buenos Aires en cette fin du mois de décembre. Tomás se sentait mélancolique devant la perspective de passer les fêtes tout seul, car les opérations clandestines seraient interrompues pendant cette période. Chino comptait aller à Rosário retrouver sa fiancée et Ricardo songeait à chercher la trace de son épouse partie en Uruguay. Tomás avait beau se concentrer sur ses exercices d’échecs et sur la trilogie de Knut Hamsun, les journées lui paraissaient de plus en plus longues, sans signes de changement. Même l’idée saugrenue d’aller rendre visite à Carla lui avait passé par la tête, comme une solution provisoire à son spleen. L’absence de projets à long terme l’agaçait. C’était comme s’il était au milieu d’une partie d’échecs trop stéréotypée, constituée uniquement d’ouvertures et de défenses classiques, sans trop savoir comment forcer le centre pour ouvrir des brèches et commencer à déployer ses pièces de façon originale. Il savait pertinemment que ses services pour les militaires allaient finir un jour. »