“Avec une grande pudeur, en voulant que tout cela ne fût qu’une simple illusion, Steiner revint au début du livre pour le regarder respectueusement. Hélas ! il ne se trompait pas. Jérôme Bosch l’avait bel et bien choisi […] pour représenter la figure du Christ sur tous ses mystérieux tableaux. Impossible de continuer à en douter, car non seulement Steiner ressemblait trop au Christ, mais dès les premières images il reconnaissait aussi des gens de son entourage. […] Et ça continuait, image après image, avec la présence révélatrice de gens qu’il avait rencontrés autrefois […]. Ils y étaient tous, tels que Steiner les avait connus et gardés dans sa mémoire, comme si l’oeuvre de ce peintre se voulait un procédé mnémonique fantastique de sa propre existence. […] Même madame Arsenault, sa lubrique concierge, dont les chairs abondantes étaient en train de se faire enfourcher par des démons lascifs et des monstres débauchés. “