« Le petit bateau accoste au quai de l’île au Canot. Tous mes sens sont en éveil. Je vais poser le pied sur l’île de mon arrière-grand-père, Jérémie. Va-t-elle me parler ? Il fait beau, le vent a un petit goût de sel. […] L’île est absolument sereine, en ce dimanche matin. J’ai du mal à penser qu’elle a été le théâtre d’un si long déchirement. »
« “Il n’y a plus de place pour toi ici. Prends ton barda et va-t’en. N’importe où. Je ne veux pas d’un tueur dans ma famille !” Jérémie reste pétrifié. “T’as compris ? Va‑t’en ! Tout ce que je peux te donner, c’est un canot. Débarrasse !” »
« “C’était une île… Tu ne peux pas savoir. Belle comme un paradis. Je la connaissais de bord en bord. Et puis, le fleuve… Une île tout entourée du fleuve. Le paradis… C’est là que j’aurais voulu voir grandir mes enfants. Comme quand j’étais petit. Le monde était à nous ! Je ne sais pas comment elle est maintenant. Ça fait longtemps. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… ma mère, mes frères. Je n’ai jamais cherché à savoir.” »