Depuis le tournant spatial de la fin des années 1990, les études sur la représentation des lieux se multiplient, soulevant au passage des considérations essentielles sur la façon dont les humains occupent le territoire, que ce dernier soit réel ou imaginé. C’est dans cette mouvance que Lise Fontaine explore un corpus jusqu’ici peu fréquenté par la critique, soit les romans québécois de l’extrême contemporain. L’essayiste s’y emploie à montrer comment les personnages créés par des auteurs tels que Mathieu Blais, Jean-François Caron, Christian Guay-Poliquin et Marc Séguin, et des autrices comme Hélène Frédérick, Jocelyne Saucier et Audrey Wilhelmy arpentent des espaces sauvages. Ces espaces, le plus souvent forestiers mais aussi maritimes, définissent les protagonistes tout autant qu’ils se voient définis par ceux et celles qui s’y perdent et, parfois, s’y retrouvent.
Par-delà la Cité invite, de manière rigoureuse et sensible, à revisiter des romans marquants, dont Il pleuvait des oiseaux, La liberté des détours, Le poids de la neige et Oss. Une chose est sûre : le parcours balisé par Lise Fontaine ne manque pas d’ouvrir des pistes nouvelles pour l’étude d’une littérature québécoise en perpétuel renouvellement.