Le dernier titre d’une trilogie ayant débuté avec L’Amérique
Avec Sand Bar, le dandy américain clôt une trilogie ayant débuté dans les années 1990 avec L’Amérique (XYZ, 1993) suivi de 111 Wooster Street (VLB, 1996). Dans cette fresque touchante, Jean-Paul Daoust dévoile les origines de son américanité en nous confiant de petits tableaux intimistes ayant pour toile de fond le Sand Bar, situé dans le nord du Michigan, où l’auteur a vécu régulièrement à partir de ses onze ans.
Les récits, qui prennent le pouls de cette Amérique toujours surprenante et fascinante, nous plongent dans l’univers animé du Sand Bar avec ses personnages colorés tels la Tante hystérique, l’original Neveu de Salaberry-de-Valleyfield, l’Oncle alcoolique et les barmaids excentriques qui préparent des drinks exotiques — des daiquiris aux pink lady en passant par les Singapore slings et les velvet hammers — pour des clients tout aussi loufoques.
Extrait
« Dans vingt-neuf jours, le Neveu fêtera ses douze ans. C’est la première fois qu’il passe les fêtes au Sand Bar. Maxine a une idée de génie : comme premier cadeau, qu’on lui offre un Manhattan ! La Tante hésite. L’Oncle, déjà rendu à son troisième extra dry martini, n’en a cure. Un premier Manhattan est déposé dans le minuscule bureau de la Tante qu’elle appelle l’Office. Le Neveu grimace, mais aime la cerise qui le réconforte du goût bizarre, pour ne par dire cruel, de ce breuvage. Un autre suit, puis un autre et encore un autre. […] Maxine trouve que douze ans méritent douze Manhattans ! L’initiation totale quoi ! Elle-même, soûle au scotch, les prépare avec professionnalisme et tendresse. »